vendredi 29 juillet 2011

Le soja est-il dangereux pour les femmes allaitantes ?


 Bonjour,

Je viens de lire le guide de « manger-bouger » sur l'alimentation pendant la grossesse et l'allaitement. Il y est dit que le soja peut être mauvais pour le bébé si la maman en consomme pendant l'allaitement. Comme je suis allergique aux produits laitiers, j'ai toujours fait une grosse consommation de tofu, lait de soja, tamari, miso... J'allaite mon fils depuis 6 mois, est-ce que j'ai des raisons de m'inquiéter ?

Ségolène-Chantal de P.
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Ségolène-Chantal, bonjour,

Commencez par vous dire que cela fait des siècles et des siècles que des centaines de millions, voire des milliards, de mamans asiatiques allaitent tout en consommant des produits dérivés du soja.

Il est vrai que le soja germé et les préparations à base de soja fermenté (tofu, miso, etc.), qui constituent la majeure partie de l’apport protidique dans l’alimentation des Asiatiques, n’ont plus tout à fait la même composition chimique que le soja non fermenté, le plus souvent consommé en Occident. Mais il n’empêche que les phyto-œstrogènes - principaux accusés dans cette affaire d’allaitement - sont encore bel et bien présents dans le soja fermenté des Asiatiques.

Quel serait donc le problème ?

Tout a commencé en 2005, lorsque l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), par mesure de précaution, a déconseillé la consommation de produits à base de soja aux enfants de moins de trois ans.

On sait que, dans notre pays, le principe de précaution est élevé au rang de religion dès qu’il s’agit de produits naturels, qu’ils soient médicinaux ou alimentaires, pendant que les produits chimiques les plus nocifs jouissent pour leur part d’une promotion et d’une diffusion sans égales, et sont même remboursés par la sécurité sociale.

Détail qui fait froid dans le dos : dans les autres pays, où aucune étude scientifique n’a jamais trouvé le moindre élément prouvant la dangerosité de la fameuse légumineuse asiatique, personne n’a pensé à mettre les familles en garde contre les produits infantiles à base de soja.

Mais admettons un instant que tous ces étrangers soient définitivement inconscients et que nos agences françaises de sécurité alimentaire ou médicale aient raison. Alors, que reprochent-elles exactement au soja ?

Eh bien, je vais sans doute vous étonner mais elles ne lui reprochent rien d’autre que ses vrais défauts, à savoir, essentiellement, d’être un allergène et d’avoir une teneur élevée en phyto-œstrogènes.

A présent, vous allez voir comme il est facile de faire peur aux gens sans pour autant leur mentir. Si je vous assénais par exemple que la tomate et la pomme de terre contiennent un alcaloïde tout à fait toxique (ce qui est absolument exact), que ressentiriez-vous à votre prochaine « tomate-mozzarella » ou à votre prochain plat de patates ? Et si j’ajoutais que la tomate est aussi un allergène ?

Peut-être cela vous refroidirait-il. Peut-être pas ; et dans ce cas vous auriez raison parce que la tomate et la pomme de terre sont loin de n’avoir que des défauts. Mais surtout parce que n’importe quel aliment contient, de toute façon, une quantité plus ou moins importante de toxiques. Quant aux allergènes, ils sont légion. Sans compter que nous sommes toujours susceptibles de développer une allergie à un aliment non répertorié parmi les allergènes.

Cela étant, il n’en demeure pas moins que le soja compte bel et bien parmi les principaux allergènes, tout comme le lait de vache, les œufs, les poissons, les crustacés, les fruits à coque, le gluten, les fraises, le porc, le miel, etc., etc.

D’un certain point de vue, il n’est donc peut-être pas très prudent de donner du lait de soja à un enfant allergique au lait de vache, puisque 15 à 60% des enfants allergiques à l’un le sont aussi à l’autre.

D’un autre point de vue, il faut bien comprendre que le nombre des produits allergènes augmente de jour en jour, au fur et à mesure que nos organismes sont de plus en plus affaiblis par une mauvaise alimentation et une pollution multiforme. Inversement, une hygiène de vie et une alimentation saine entraînent généralement une diminution drastique du nombre des aliments naturels qui nous font du mal. Si bien que les naturopathes et les macrobiotes s’accordent depuis longtemps à dire qu’il vaut mieux renforcer nos organismes jusqu’à ne plus être allergique, plutôt que d’éviter craintivement tous ces allergènes dont la liste s’allonge un peu plus chaque année.

Voilà pour replacer le problème dans son contexte. Maintenant voyons quel impact aurait une alimentation comprenant du soja, chez une maman allaitante, sur la santé de son bébé.

Depuis 2005, la rumeur est en effet passée un peu vite de la menace qu’était censée représenter la consommation directe de soja par les jeunes enfants, à celle pesant sur la santé du nouveau-né allaité par une maman mangeant du soja. Or, ce n’est tout de même pas pareil !

Dans ce dernier cas, évidemment, seuls les phyto-œstrogènes se retrouvent sur le banc des accusés. Et là, les rumeurs se font d’autant plus paranoïaques que l’on touche à présent au système hormonal ! Les œstrogènes-like du soja tarissent le lait, entend-on dire. Ils rendent les petits garçons trop efféminés. Ils entraînent des développements sexuels précoces…

Il est vrai que les œstrogènes-like présents dans les aliments et les boissons provoquent des perturbations hormonales.

Mais ce qui m’empêche personnellement d’accorder trop de crédit à ces rumeurs anti-soja, c’est que les œstrogènes-like sont aujourd’hui partout !

Pour commencer, il y en a depuis toujours dans le lait maternel… même lorsque la maman ne consomme pas de soja. Alors, bien sûr, lorsqu’elle en consomme il y en a un peu plus.

Mais, comme je l’ai dit, les substances œstrogènes-like se retrouvent dans beaucoup d’autres produits : la bière, le houblon, le blé, l’orge, l’avoine, le riz, les graines de lin, les graines de tournesol, le fenouil, les betteraves, le persil, les petits pois, les carottes, les poivrons, les aubergines, les concombres, les pommes de terre, la citrouille, la luzerne, les pommes, les cerises, les dattes, les papayes, les prunes, les grenades, les tomates, l’huile d’olive, l’ail, les olives, les haricots rouges, la levure, les produits laitiers, les viandes, le ginseng, la réglisse, la sauge…

Pire encore, la pilule contraceptive et quelques autres médicaments, les polluants organiques persistants, les pesticides, les détergents, les matières plastiques, les cosmétiques, parfums et crèmes solaires, etc., regorgent de perturbateurs endocriniens œstrogènes-like qui, eux, ne sont pas dégradables comme ceux des aliments, et qui, non contents de polluer directement le genre humain, s’en vont dans les eaux des rivières et des océans perturber les hormones des poissons et autres crocodiles ou ours blancs.

Leur sont actuellement reproché : déficits de virilité et de fertilité chez les hommes, puberté précoce chez les filles, anomalies génitales chez les bébés, accouchements prématurés, altérations de la thyroïde, diabètes, obésité, allergies, asthmes, cancers…

Alors, même si, au sein de votre alimentation, le soja est effectivement une source d’œstrogènes dont une partie se retrouvera dans votre lait, rendez-lui sa juste place et ne vous en inquiétez qu’à partir du moment où vous aurez chassé de votre environnement tous les dangereux polluants cités plus haut.

Ceci ne veut pas dire qu’il faille abuser du soja et de ses dérivés. En toutes choses, la modération est le plus sûr garant de la santé. Si vous avez le sentiment de manger trop de soja et de tofu, diminuez votre consommation. Remplacez le lait de soja par d’autres laits végétaux contenant un peu moins d’œstrogènes-like, variez les sources de protéines…

Mais surtout n’oubliez pas cette vérité fondamentale : le plus grand danger du lait de soja réside dans la croyance qu’il vous apporte du calcium. Ce n’est pas parce que nous lui avons donné le nom de « lait » qu’il remplace le lait de vache. Pour le calcium, rien ne vaut le lait d’amande ou de quinoa.

Quant à la santé de votre enfant, tant que vous ne le nourrirez pas de manière conventionnelle, avec des produits de supermarché, ce n’est pas un léger excès de soja bio qui la mettra vraiment en péril.

A coup d’eau du robinet, de petits déjeuner pain-beurre-confiture, de conserves, de viande, de baguettes et de pâtisseries, de bonbons et de chewing-gums, un enfant dit « normal » avale chaque jour plus de 80 substances chimiques hautement néfastes, dont une confortable proportion d’œstrogènes-like des plus artificiels, au regard desquels le grand méchant soja fait figure de petit chaperon rouge ! 

Prolapsus


Bonjour,

Mon accouchement il y a 16 ans m'a provoqué un Prolapsus mais avec le temps je ressens de plus en plus le poids de mon utérus. Après une première opération ratée il y a 14 ans je n'ai aucune envie de repasser sur la table d'opération. Que puis-je prendre pour soulager cette affection ?

Elisabeth P.

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Elisabeth, bonjour,

Navré de ne pouvoir vraiment répondre à votre question, mais même un médecin ne saurait rien vous prescrire sur la seule base des indications données dans les quelques lignes que vous nous avez envoyées.

L’état que vous nous décrivez et ses conséquences actuelles sur votre organisme, 16 ans après l’origine du problème, sont trop individuels pour être traités d’une manière standard.

Je pourrais bien vous communiquer les conseils génériques de Pommier (Sepia officinalis 7CH, 5 gr 1 fois toutes les deux semaines ; Lappa major D3 et Fraxiunus americanus D3, 10 gouttes du mélange avant le repas de midi ; Sepia composé, 10 gouttes avant le repas du soir ; Helionas dioïca 5CH et Nux vomica 5CH, 2 gr de chaque une fois par jour), mais vous savez bien que le principal intérêt de l’homéopathie consiste en un traitement personnalisé. On ne soigne pas une maladie mais un patient.

Aussi vous faut-il impérativement consulter un médecin, homéopathe de préférence (ou encore un ostéopathe), et qu’il procède à un examen approfondi. Ce n’est qu’à cette condition, en toute connaissance de l’ampleur du prolapsus et de ses conséquences exactes, qu’un traitement et des soins pourront vous être prodigués.

J’en profite pour rappeler à nos lecteurs un détail d’une importance capitale : je ne suis pas médecin mais journaliste. Je suis donc en mesure de répondre à des demandes d’information au sujet des aliments bio, des produits diététiques, des compléments nutritionnels et des médecines douces, mais en aucun cas de vous offrir des consultations en ligne et de vous prescrire des traitements personnalisés. Sachant de surcroît qu'aucun traitement personnalisé ne peut être prescrit sans une consultation en bonne et due forme. 

Rien n’empêche d’ailleurs nos lecteurs de me poser des questions dans le domaine médical. Mais pas n’importe lesquelles ! 
Ainsi, quand on me demande par exemple quels sont les lithothérapiques listés par Max Tétau pour traiter les rhino-pharyngites à répétition, je peux tout à fait vous transmettre l’info. 
Mais malheureusement lorsqu’on m’expose en quelques mots un cas personnel en espérant une prescription, je suis au regret de décliner l’invitation… 

Jean-Baptiste Loin